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Messages : 67 Date d'inscription : 13/01/2008 Age : 70 Localisation : L'Assomption,Québec,Canada
| Sujet: Histoire des crises économiques-2008 ,les subprime,etc Mar 27 Jan - 5:01 | |
| Sources: (Le Journal Le Devoir (Crise économique - Fin de partie Serge Truffaut Édition du lundi 26 janvier 2009)) Mots clés : Gordon Brown, crise économique, Économie, États-Unis (pays), Union européenne (UE)
De la crise économique en cours, deux dates doivent d'ores et déjà être retenues: le 15 septembre 2008 et le 19 janvier 2009. La première? Lehman Brothers déclare faillite. La deuxième? Au cours de cette journée, le gouvernement britannique dévoilait un autre plan de secours massif destiné à sauver les plus imposantes des banques. En germe? La nationalisation du système.
Le monde de l'économie ressemble de plus en plus à un dédale sans issue. Pour s'en convaincre, voici un pot-pourri des titres relevés dans la presse européenne après l'opération effectuée dans l'urgence par le premier ministre britannique, Gordon Brown: Économie, l'Angleterre est-elle finie? Le système bancaire reste désespérément asphyxié; 2009, l'année de tous les dangers pour les finances européennes; Europe: Bruxelles prévoit la pire récession depuis les années 1940; Les banques allemandes sont au bord du précipice; Pourquoi les relances ne sont pas efficaces, etc.
De ces titres empruntés expressément à des journaux et à des magazines peu suspects de complaisance socialisante, de dérive gauchisante, passons aux chiffres en prenant soin d'éviter la noyade. Les pertes annoncées par les banques européennes et américaines au cours du dernier trimestre avoisinent 1200 milliards; la valeur de la Deutsche Bank, la plus importante des banques allemandes, a fondu du tiers la semaine dernière; le déficit de la Grande-Bretagne sera de 10 % (!) du PIB en 2009; ces derniers jours, les cotes de crédit de l'Espagne, de la Grèce, du Portugal et de l'Irlande ont été abaissées; en Italie, l'état des finances publiques se confondant avec trou sans fond, le gouvernement ne dispose d'aucune marge de manoeuvre. Pour faire court, soulignons que la Commission européenne a publié un rapport, toujours la semaine dernière, dans lequel elle prévoit la pire récession depuis les années 40. Depuis les années de rationnement.
Après les titres et les chiffres, attardons-nous quelque peu au Royaume-Uni. Parallèlement à la déconfiture des établissements financiers, voilà que les joyaux de la couronne, c'est le cas de le dire, pointent au rayon des faillites. Quand ce n'est pas la maison de couture des rois et des reines depuis plus de trois siècles, c'est Wedgwood, le fournisseur de porcelaine de l'aristocratie, depuis des siècles lui aussi, qui sombre, etc. Bref, le chic british sombre tout comme la livre sterling. De prime abord, on pourrait croire que la perte de la monnaie (- 30 %) au cours de l'automne va favoriser les exportations du Made in Britain. Hélas! La base manufacturière ayant été réduite en charpie au cours des années Thatcher, le pays ne peut pas profiter à plein de cette retraite monétaire. D'où...
D'où ce torrent de critiques en Grande-Bretagne, mais aussi en Allemagne, dont les gouvernements sont les cibles. Rétrospectivement, ici et là, on juge que ces derniers auraient dû adopter la recette confectionnée en la matière par la Suède au début des années 90. Soit nationaliser les banques et les revendre au bout de deux ou trois ans plutôt que d'accorder des secours au fur et à mesure. On estime qu'en agissant comme ils l'ont fait, ces gouvernements ont amplifié les problèmes. Bon... les défenseurs de cette thèse oublient qu'en Grande-Bretagne, par exemple, une nationalisation à 100 % fragiliserait de facto des régimes de pension déjà mal en point.
Entre telle et telle thèse, bien malin qui peut choisir. Chose certaine, lorsque l'on s'arrête aux aides allouées par les gouvernements qui ne sont pas les principaux responsables de cette crise -- on a tendance à l'oublier --, on peut effectivement s'étonner d'un laisser-aller. De quoi s'agit-il? Voir que des dirigeants, comme ceux de Merrill Lynch aux États-Unis ou ceux de la Société générale et du Crédit Agricole en France et ailleurs, continuent de s'accorder des bonus à cause, là effectivement, du laxisme des gérants du bien public, c'est plus qu'une faute de goût, c'est de la myopie politique. Une myopie qui laisse entrevoir un regain du populisme, comme l'annoncent les signes avant-coureurs observés en Grèce, en Espagne et en Italie. | |
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